Y’a des jours comme ça…
Bon, reprenons : il est 8h10 et il y a dix minutes je savais que j’allais porter mon slim noir, un pull sans manches noir et une chemise blanche. J’ai tout ça sur le dos, ça va pas, ça ne fonctionne pas. À cause de la chemise peut-être, trop convenue…Je l’enlève fissa et décide de porter un tee-shirt, pour un effet un peu plus roots. Je file dans la chambre et ouvre mon placard. Dans la pénombre propice au sommeil de mon chéri, tout est gris. Ça tombe bien, c’est la couleur que je veux porter. Je saisis une petite chose fluide en fin jersey et sors en bondissant avec la chose qui s’avère vert brâââsil à la lumière de la salle de bain. Grrrr, je re-cours dans la chambre et décide une inspection minutieuse de l’intégralité de l’étagère à tee-shirts (toujours sans allumer la lumière…). Cinq minutes plus tard, me voilà avec un tee-shirt gris même à la lumière de la salle de bain. Re-enfilage du pull noir sans manches. C’est moche, je fais pauv’fille. Je me fais une petite minute de respiration profonde, je suis à la bourre et ne suis couverte que de mon slim et de mes dessous. Bon, réfléchissons. C’est parti d’où ce bord.. ?Ah oui : je voulais absolument porter mon slim noir. Ça fait un an aux bas mots que je n’ai pas porté de pantalon noir, je ne sais plus comment on fait.
Bon, réfléchissons (bis). Je m’accroche à mon slim comme une nadia à son macaron ladurée, je VEUX le porter AUJOURD’HUI. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas !
Retour à la case départ, 12 allers-retours salle de bains-« chambre dans le noir » plus tard, je renfile mon tee-shirt gris avec un gémissement dépité, le chat me regarde en se roulant sur le parquet et en s’étirant d’aise, ingrat !
J’ai un peu avancé : je porte mon slim et un tee-shirt. Bien joué poulette, il fait 12 degrés, va falloir songer à rajouter une couche. Re-course dans la chambre, j’extirpe du placard où-tout-est-gris/noir un maxi pull en V…noir, acheté un jour de shopping morose avec un « c’est le genre de truc que l’on porte toujours ». De fait, c’est mon pull des jours « je sais pas quoi mettre ».
Voilà, je porte mon slim noir, un pull..noir et un tee-shirt gris. Tout ce tintouin et 20 minutes de retard pour m’habiller comme une exilée de la planète mode depuis 3 générations.
Je ne peux toujours pas sortir comme ça : je mets quoi comme veste ? Mon trench beige est au press’ et le noir va me faire ressembler à un vieux corbeau aigri (rapport à mon teint antibiotiqué). Ma veste kaki est interdite de port en extérieur et de plein jour pour les semaines à venir, mon blaser prince de galles me fait ressembler à un descendant de la famille royale d’angleterre les mauvais jours, j’en ai marre.
Mue par une subite envie de sortir en string dans la rue/me teindre en blonde/ tenter le maquillage à la nina hagen pour exprimer ma souffrance, je finis par saisir mon blouson gap gris porté la veille et enfile mes ballerines noires qui traînent dans le couloir.
Coup d’œil dépité à mon sac à main marron mais, trop tard, il faut que je parte. Je sors sur le trottoir avec la vague impression d’être en travaux, au passage devant poilâne mon slim se resserre un peu plus autour de mes cuisses, ouf, me voilà dans le métro. Je croise mon reflet dans les vitres, ça va, c’est pas encore aujourd’hui que la police du style me prendra en flag' !