La vie en rose*
Le nouveau bar de Beaubourg, le Pink Bar, L'OFFICIEL du mois d'août me l'a vendu ainsi " un pink bar qui tient ses promesses(...) : cocktails (...), sucreries à discrétion dans toutes les nuances de roses(...)", le tout appuyé par la photo qu'il faut, rose.
ça
fait un moment que je n'ai pas été traîner mes guêtres au Georges, je
veux y aller! Justement, j'ai un apéro "retour de vacances" prévu avec
une copine qui aimera me suivre dans une antre rose, paradis de l'apéro
sucré pour happy few. C'est décidé, on y va.
On arrive, le
Georges reste le Georges, c'est magnifique, le vue toujours aussi
sublime. Sauf que la serveuse nous accompagne dans le coin le moins
intéressant de la salle, le coin où il n'y a pas de vue, du tout. Je
repense à la photo de mon mag et je peux difficilement identifier
l'endroit d'où elle a été prise, de là où je me trouve je ne vois que des poufs en simili
cuir rose et une porte anti-incendie. Je n'ai peut-être pas la meilleure place. Soit.
L'espace est désert.
D'accord, pas de problème, ce n'est donc pas ce soir que nous
rencontrerons un charmant jeune homme. Quoique le dj est franchement
craquant... Mais je m'égare. La serveuse prend notre commande, nous
laisse l'assiette de fingers food à disposition. Je trouve que rien
jusque ici ne justifie que j'ai traversé tout Paris pour venir ici, le
Mabillon, le Pré, le Brébant, n'importe lequel des ces endroits archi
connus et fréquentés aurait pu faire l'affaire. On y sert les mêmes
olives en tout cas et les cocktails y sont très acceptables. Bref, je
regarde la ridicule assiette d'amuse-gueule déjà posée sur notre table
en attendant le déluge de fraises tagada, de chamallows et Cie (on délire vite quand on est une gourmande en manque) mais nos
verres sont arrivés sans de nouveaux accompagnements. Attendez, c'est
moi qui suis daltonienne (ou qui cherche la petite bête, c'est possible;-) ou les olives et les amandes, nan, c'est pas rose. Ah, oui,
il y a des petites boules roses posées à côté. Un peu bizarres en bouche ces petites choses, non? Pas
grave, j'ai faim, je suis à jeûn, il faut que je mange un truc. Je mets
à rêver des chips du Bar du Marché, des cacaouètes sucrées des Étages, des délicieuses
petites choses que l'on sert à l'apéro au bar du Lutétia...
Nous
sommes restées deux bonnes heures sur place, la serveuse n'est venue
qu'une seule fois nous demander si nous désirions autre chose, n'a
jamais renouvelé les amuse-gueule, s'est fait tirer l'oreille pour nous
donner la facturette de la CB. Je suis sortie de là limite un peu
saoulée (c'est une image hein, une cuite, même petite, au Georges,
coûte le prix d'un blouse Isabel Marant, il faut savoir faire
fonctionner le convertisseur glamour de temps en temps)
Et puis
j'ai repensé au fait que le bar du Georges a toujours existé, qu'il
était exactement au même endroit avant mais qu'il n'était pas vendu comme un
espace à part. C'était le Georges, point. Et j'aimais bien. Je me dis
donc qu'il ne faut pas me promettre comme ça un bar à sucreries. En
tout cas, moi, la prochaine fois, je prévoirai ma propre réserve de
bonbecs, c'est plus sûr.
*Quoi que...