OFF (et c'était BIEN)
Hier j'ai fait quelque chose de totalement nouveau : j'ai joué la touriste à Paris.
Bien sur, j'ai des tas de jours off, mais ils sont souvent prévus à l'avance, et laissent peu de place à l'imprévu. J'en profite, un peu comme tout le monde, pour y caser un passage au pressing, chez un Doc, gérer la paperasse, passer dans un showroom, programmer un déj avec une copine, etc. Donc c'est off, c'est pas désagréable, mais c'est un enchainement de rendez-vous. Hier matin, je devais aller bosser, comme d'habitude. Et puis le passage à la banque de 9h est passé à 10 parce que mon agence n'ouvre pas avant le mercredi, et je me suis retrouvée à trépigner devant la porte. Et puis j'ai dit stop. Stop à cet agacement qui n'avait finalement pas de sens. J'ai appelé le boulot pour signaler qu'il ne fallait pas compter sur moi avant le début d'aprèm, je me suis collée avec un café et un croissant à la terrasse du café à côté, j'ai attendu de pouvoir déposer ma déclaration de vol, et puis j'ai continué mon chemin jusqu'aux quais. J'ai marché au soleil, et me suis retrouvée libre de toute contrainte pour quelques heures.
Sur les quais, deux mamies m'ont demandé où prendre un bateau-mouche, et je me suis rendue compte que je n'en savais rien, et leur ai même répondu, "comme tous les parisiens, je ne sais pas du tout où se font les embarquements".
Et ça m'a saoulée, de répondre ça. D'abord parce que c'est vrai, lorsque l'on vit dans une ville comme Paris, on n'en profite pas, ou peu. Parce que quand on est salarié et que l'on ne dipose que de son week-end pour ses loisirs, on évite les lignes de métro bondées, les files d'attente aux expos, on ne pense même pas aux bateaux-mouches. Si on n'a pas d'enfants, on peut encore s'en tirer avec les nocturnes, jouables avec les billets coupe-files, mais qu'il faut programmer largement en amont.
Bref, on va pas refaire le film, Paris est une ville sublime, mais compliquée, stressante, qui demande un max d'organisation pour profiter un minimum des trésors qu'elle renferme. Quand je pense que certains trouvent totalement normal de faire la queue pour prendre un apéro dans un parc, je me dis que nous développons une sorte de syndrome de Stockholm avec cette ville. On trouve ça dur et normal à la fois, pire, on en redemande. Et donc, hier, j'ai dit "pouce!". J'ai fait ce que j'avais envie de faire à la minute où j'en eu envie, j'ai joué la touriste dans ma ville, et ça m'a fait un bien fou.
En quelques heures :
- j'ai marché sur des quais inconnus
- j'ai pris un café-croissant en terrasse, le truc qui ne m'arrive JAMAIS en semaine
- j'ai bronzé sur l'eau
- j'ai entendu parler de Paris en 8 langues
- le temps a passé moins vite, j'ai eu le temps de l'observer
C'était BIEN!
Je suis repartie sur le chemin du boulot le pas léger, et pour fêter ça j'ai fait un petit saut chez H&M.
Bonne journée à tous!
PS : j'ai aussi acheté une bouteille d'Evian 50cl à 3 euros à la compagnie des bateaux-mouches. Si ça c'est pas du racket de touristes en bonne et due forme...