"Même avec un collant opaque, c'est intolérable" (OUPS)
"Même avec un collant opaque, c'est intolérable". Frédérique Trou-Roy, Directrice artistique et créatrice de Manoush.
Mais de quoi parle-t-on? Du genou de la femme passé la quarantaine.
Moi, je dis, chapeau.
Et je m'énerve. Vite. Très vite.
Je veux dire, nous savons toutes que le style, la mode, l'usage que l'on en fait, est un savant mélange de codes plus ou moins imposés, de choix, de goûts et de renoncements, parfois. Que non, on ne peut pas tout porter, selon son âge, effectivement, son univers professionnel (coucou Ségo), sa morphologie, etc. Mais que, parfois, oui, nous avons le droit, la liberté, de décider de ce que nous avons envie de porter. Et que c'est notre problème à chacune, après tout. Rien n'est interdit, on peut adapter, s'adapter. C'est notre corps, notre image, et l'on doit s'habiller pour soi.
Montrer ses genoux après 40 ans, intolérable?
Quand on tient un blog mode, avec ses fameux looks, on s'expose à cette intolérance, on le sait. Nous avons toutes reçu, un jour, un mail, un commentaire, plus ou moins dégueulasse, à base de "comment oses-tu?". J'ai déjà reçu un commentaire qui s'offusquait que j'ose montrer mes bras. Euh???!!! C'est à dire que j'étais déjà tellement préoccupée de ne pas (trop) mettre en avant certaines parties de mon corps, que j'avais oublié que mes bras pouvaient, aussi, être une zone à cacher.
Une blogueuse toute mimi, qui se reconnaitra si elle passe par là, a eu droit à des réflexions d'une méchanceté hallucinante sur ses cuisses. Comment osait-elle se montrer en short? La blogueuse doit faire un 36, ouh la la, mais qu'elle crime avait-elle commis!!!
Quand on poste des photos de looks sur nos blogs, c'est pour montrer notre univers, pas pour inciter les nanas à vérifier avec nous que Pâques et ses cloches sont bien passés par nos cuisses, merci.
Ma première réaction à ce genre de réflexion est un bon mawashi virtuel, à base de DEGAGE CONNASSE. Ben oui, faut savoir s'adapter à son adversaire qui a réellement voulu nous mettre KO, ne soyons pas naifs, sur ce coup-là. Et puis, étant fermement décidée à obtenir un master en zenitude option grand maître Bouddha, je laisse tomber. Je veux dire, une amie, qui fait une réflexion désobligeante, un peu comme à un jeune chiot que l'on éduque, on lui met le nez dans son caca pour lui apprendre quelques notions de tolérance. A une inconnue qui déverse son fiel, on tourne le dos, et on oublie. Ou pas. Parce que toi, P*******, qui a mesuré un jour la distance qui séparait le genou de mon mollet, je me dis que ta vie doit être bien pauvre, pour en arriver là.
Et puis j'en ai marre de voir des amies, des copines, ne pas oser telle ou telle fringue, ou même refuser les photos parce que, non, décidemment, rien chez elles n'est "montrable". Ben oui, tiens, quand on entend, que l'on lit dans une presse féminine très grand public des commentaires comme ceux de cette chère Frédérique Trou-Roy, Directrice artistique de Manoush (bouclons la boucle), difficile de s'assumer complètement et de se trouver jolie.
Sinon, je viens de jeter un coup d'oeil à la dernière collection Manoush : aucune jupe ne couvre le genou, et seulement trois modèles de robes. Est-ce à dire que la cliente de 40 ans (et le pouvoir d'achat qui va avec) n'est pas la bienvenue en boutique? A 39 et demi, on peut encore?
Bon sinon, pour les fameuses tâches sur les mains, petites ennemies des cinquantenaires et plus, on préconise le port de la moufle en toutes occasions?
En tout cas, je trouve ça bien dommage, j'avais de cette marque une image légère, décalée qui me laissait penser que Manoush s'affranchissait des tendances pour s'inventer un univers, en totale liberté. Mais dont la créatrice pense que montrer ses genoux dans une mini après 40 ans, c'est vraiment déconner. (Mais Cameron Diaz a le droit, elle, ouf.)