Le chic de ma grand-mère
Voilà, un suspens qui prend fin ! Regardez bien, la photo dans le cadre de ma bannière…Eh oui, c’est ma grand-mère.
Ma grand-mère n’est plus depuis bientôt 13 ans, et ce post n’a rien à rien voir avec une quelconque commémoration de quoi que ce soit. Sauf que cela faisait bien longtemps que je voulais parler de celle qui est et restera mon idée du chic et de l’élégance.
Sur la photo de gauche ma grand-mère a 19 ans et elle porte le symbole de son savoir-faire. Nous sommes en 1929, elle travaillera chez Jeanne Lanvin juste après (où peut-être y est-elle déjà, je ne sais plus). Vous ne voyez pas tout et pas très bien mais sa robe est une petite merveille de délicatesse, faite entièrement à la main.
Sur la deuxième photo, elle a l'âge que j'ai aujourd'hui.
Pour l’anecdote, ma chère grand-mère a essayé de commander une robe une fois à la Redoute, et plus de 15 ans après la scène me fait toujours rire !
Elle a mis sur l’envers sa nouvelle acquisition sitôt le colis déballé (très important le contrôle des coutures !) et a entrepris de la réajuster ici et là. N’étant pas réellement satisfaite du résultat, elle a fini par la démonter entièrement, histoire de se refaire une robe avec ce qu’il y avait de tissu.
Je l’entends encore grommeler devant les morceaux de feu sa robe la Redoute qui ne pouvaient décidemment pas constituer un vêtement portable digne de ce nom. Le tout est directement parti dans le fond d’un tiroir, « l’antichambre de la poubelle ».
Inutile de vous dire que tous mes vêtements étaient passés au crible par ma couturière de grand-mère qui les retournait systématiquement pour en vérifier la qualité. Je la revois encore lever les yeux au ciel après que je lui ai montré un vêtement nouvellement acquis « trooooooop beau » et qu’elle jugeait juste bon à être porté pour sortir la poubelle. Comme elle pouvait énerver l’adolescente que j’étais lorsqu’elle se mettait à vérifier minutieusement les ourlets, les boutonnières, la qualité des tissus, et autres trucs de mes coups de cœur.
Au rayon « gros malentendu fashion », le jean n’a évidemment jamais été considéré comme un vêtement digne de ce nom, le « bleu de travail » étant considéré comme un uniforme et non comme un vêtement adéquat pour une jeune fille. Encore aujourd’hui, je l’imagine bien faire la moue quand je m’habille le matin, moi qui ai fait du jean la base de ma garde-robe !
J’ai un regret quand même : avoir eu une grand-mère qui habillait merveilleusement ses filles (ma mère lui montrait des modèles qui lui plaisaient et hop, elle portait de jolies robes d’inspiration Courrèges avec la mamie’s touch) et ne même pas savoir recoudre un bouton, quel gâchis !
Photo : DR